L’hystérectomie (ablation de l’utérus) est une intervention très fréquente en gynécologie. Aux Etats Unis, près d’une femme sur deux n’a plus d’utérus. La question de la voie d’abord chirurgicale est primordiale. Il faut en effet savoir poser la bonne indication chirurgicale et choisir la voie d’abord.
Il est important de savoir l’intitulé exact de l’intervention. Une hystérectomie peut être totale avec ablation du col et du corps de l’utérus, subtotale avec ablation du corps de l’utérus et conservation du col utérin, et enfin avec ou sans annexectomie (ablation des trompes et ovaires selon l’âge de la patiente). Le type d’intervention dépendra de la pathologie prise en charge qui peut être bénigne comme des fibromes, de l’endométriose ou un prolapsus, mais aussi cancéreuse comme des cancers du col de l’utérus, de l’endomètre ou des ovaires.
Pour choisir la voie d’abord chirurgicale, il convient d’analyser plusieurs critères :
● Type de pathologie
● Nombre d’accouchement(s) par les voies naturelles ou par césariennes
● Taille de l’utérus
● Nécessité d’ablation des ovaires ou de réaliser un curage ganglionnaire dans certains cancers
● Antécédents chirurgicaux
● Morphologie de la patiente (poids, taille)
● Pathologies associées pouvant contre indiquer certaines voies d’abord chirurgicale
● Expérience du chirurgien
Les différentes voies d’abord chirurgicales
✚ La laparotomie : c’est la technique la plus ancienne et parfois la plus efficace selon les situations. L’incision peut être verticale ou horizontale, juste au niveau supérieur des poils pubiens. Elle permet de réaliser des interventions difficiles et de retirer des gros utérus. Ses inconvénients sont la présence d’une cicatrice et une convalescence plus longue.
✚ La coelioscopie permet une vision de près grâce à une caméra et des gestes précis. Elle présente un avantage esthétique du fait des petites incisions centimétriques cutanées abdominales et une convalescence plus courte.
✚ La voie vaginale est à privilégier lorsque cela est possible car elle évite toute cicatrice abdominale et permet une convalescence rapide. Elle est cependant parfois limitée par des contraintes liées à la taille de l’utérus ou la nécessité de réaliser d’autres gestes dans le même temps opératoire.
✚ La chirurgie au robot a fait son apparition depuis quelques années. Elle est très similaire à la coelioscopie d’un point de vue pratique avec le chirurgien qui travaille sur un écran de télévision après l’installation de la patiente et la mise en place de ses instruments par de petites incisions cutanées. Elle présente également un intérêt pour le confort du chirurgien qui peut travailler dans les trois dimensions de l’espace et non deux comme en coelioscopie et permet des gestes d’une grande précision. Le bénéfice pour la patiente reste encore discuter dans les études scientifiques et son coût est encore très élevé.
➜ Il est donc important de comprendre que la voie d’abord chirurgicale n’est pas laissée au choix de la patiente dans bon nombre de situations et que son choix est d’une importance capitale pour le bon déroulement de l’intervention.