Les diagnostics à évoquer sont de deux ordres : fonctionnel (jamais grave) ou organique (peut être grave).
L’ancienneté des troubles, la nature anxieuse, le caractère fluctuant des manifestations sur la partie gauche du ventre sont en faveur d’un syndrome de l’intestin irritable (auparavant appelé colopathie fonctionnelle). La prise récente d’antibiotiques peut, de plus, avoir empiré le trouble du transit. Si cette maladie n’est pas grave, elle peut parfois considérablement diminuer la qualité de vie par l’inconfort digestif qu’elle entraîne. Son traitement reste difficile, consistant essentiellement à contrer les manifestations (traitement symptomatique). Il comprend des conseils alimentaires, des antispasmodiques, des probiotiques, des régulateurs du transit (contre la constipation ou la diarrhée), des antidépresseurs et des thérapies alternatives (homéopathie, médecine chinoise, ostéopathie, thérapies cognitivo-comportementales…).
L’âge supérieur à 50 ans, l’alternance de diarrhée-constipation et le caractère localisé des manifestations (boules sur le côté gauche disparaissant avec la diarrhée) doivent cependant absolument éliminer une cause organique : un obstacle. Ce dernier peut correspondre à des matières fécales, un rétrécissement du colon d’origine inflammatoire mais aussi tumoral. Le traitement dépendra donc de la cause. Une consultation auprès d’un gastroentérologue qui organisera une coloscopie diagnostique est donc indispensable.
Les autres signes d’alarmes devant faire rechercher un cancer du colon par une endoscopie sont des émissions par l’anus de glaires (ressemble au blanc d’œuf) ou de sang. Dans ce dernier cas, il peut être rouge vif et liquide, rouge foncé (caillots) ou noir mélangé à des selles liquides (sang digéré). Un manque de globules rouges (anémie) doit également faire éliminer ce diagnostic après 50 ans ou avant en cas d’antécédents familiaux de cancer du colon.