Douleurs lombaires, maux de tête, jambes lourdes, ballonnements, constipations… Les signes cliniques accompagnant le cycle menstruel sont nombreux pour beaucoup de femmes. En effet, selon les études*, 43% à 90% des femmes seraient concernées par les règles douloureuses dont 10% à 15%** d’entre elles seraient clouées au lit chaque mois.
Également connues sous le nom de dysménorrhées, ces douleurs, pourtant fréquentes, sont très souvent banalisées et considérées comme inévitables.
Or, des douleurs trop persistantes sont généralement signe de dysfonctionnement (c’est-à-dire de trouble de la mobilité ou de congestion) des organes du petit bassin. Elles sont le plus souvent bénignes mais peuvent, dans certains cas, traduire une pathologie organique. Il est donc recommandé d’en parler à son médecin généraliste ou à son gynécologue qui prescrira alors des examens complémentaires s’il le juge nécessaire pour rechercher par exemple la présence d’un fibrome ou d’une endométriose.
L’ostéopathie peut calmer vos douleurs
En dehors du contexte particulier cité précédemment, vos douleurs peuvent être soulagées par l’ostéopathie.
Votre praticien cherchera dans un premier temps, lors de son interrogatoire et de son examen clinique, des restrictions de mobilité de votre colonne lombaire et de votre bassin.
En effet, ce cadre osseux, qui accueille le système uro-génital, peut, s’il présente des raideurs, venir perturber (par interactions réflexe ou par voie locale) le bon fonctionnement des organes pelviens et digestifs ; que ce soit au niveau vasculaire, nerveux ou mécanique sur les tissus musculaires et ligamentaires.
Cela peut se manifester, par exemple, par des stases veineuses (ballonnements, jambes lourdes, hémorroïdes, etc.), des douleurs articulaires (lombalgie) et/ou un trouble du transit (constipation par exemple).
Pour ce dernier signe clinique, votre ostéopathe peut également rechercher dans un deuxième temps des perturbations digestives, notamment sur le cadre colique et la masse grêle.
Une approche gynécologique par voie externe peut également être justifiée, notamment dans le cas où un utérus rétroversé, c’est-à-dire orienté vers l’arrière, est mis en évidence puisque cette position peut être responsable de douleurs lors du cycle.
5 choses à faire pour soulager vos règles douloureuses
En parallèle d’une consultation ostéopathique
1 ✚ Effectuez des exercices de respiration abdominale destinés à optimiser la mobilité des organes pelviens.
2 ✚ Consommez des aliments riches en acides gras insaturés (poisson, huiles et graines végétales) ou souffrés (chou cuit, oignon, ail) ou des régulateurs de la pression veineuse et de la circulation sanguine (aubépine, vigne rouge).
3 ✚ Faites une cure de vitamine B6 et de magnésium.
4 ✚ Prenez un bain chaud ou appliquez régulièrement de la chaleur sur votre abdomen. Attention, toutefois, aux bouillottes qui peuvent se percer, cela est rare mais peut provoquer de graves brûlures. Ne posez pas votre bouillotte à même la peau. L’idéal est d’opter pour les bouillottes sèches, elles se présentent sous forme de petits coussins remplis de noyaux de cerises, de graines de lin, de tourbe ou d’épeautre.
5 ✚ L’homéopathie, l’aromathérapie, la phytothérapie ou encore l’hypnose peuvent aussi contribuer à apaiser vos douleurs.
Les règles douloureuses ne sont pas une fatalité
Votre ostéopathe, par des manipulations de la colonne, du bassin et des mobilisations viscérales, peut donc vous soulager, si besoin en collaboration avec d’autres professionnels.
Toutefois, il ne faut jamais oublier que, depuis 2007 et la parution d’un décret portant sur le champ d’action de l’ostéopathie, le recours par un ostéopathe à des manœuvres internes est strictement interdit. Seules les manœuvres externes seront donc autorisées. En cas de nécessité d’un toucher intra-vaginal ou intra-rectal, il vous faudra alors vous orienter vers un gynécologue ou vers une sage-femme.
Sources :
* Arch Gynecol 1981 – Obstet Gynecol 1996
** Women Health 1983 – J Reprod Med 1985