L’acouphène est une perception auditive anormale « parasite » dont la nature peut être objective ou subjective. Il est parfois associé à une hyperacousie, une diminution du seuil douloureux de l’audition.
Tout acouphène impose une démarche diagnostique complète visant à déterminer une éventuelle étiologie spécifique. En effet, le meilleur traitement est celui de la cause quand elle est reconnue.
Une IRM peut s’imposer afin d’éliminer une éventuelle étiologie grave. Néanmoins, la plupart des acouphènes sont de nature essentielle parfois à audition normale.
Ils se révèlent lors d’une période de fatigue, de stress, voire de dépression latente ou de burnout.
L’évolution naturelle du symptôme « acouphène » devrait aboutir à l’habituation et à la tolérance. Actuellement, en l’absence de traitement curatif des acouphènes essentiels, la prise en charge des patients demeure encore difficile et soumise à de nombreuses incertitudes et insuffisances. Il est néanmoins important qu’elle soit basée sur des hypothèses physiopathologiques consistantes et validées expérimentalement.
Une collaboration fructueuse entre praticiens issus d’horizons différents (oto-rhino-laryngologistes, neurologues, psychiatres, psychologues, audioprothésistes) éventuellement regroupés au sein de structures multidisciplinaires comparables à celles dédiées aux patients douloureux chroniques (les centres de la douleur) devrait s’instaurer à l’avenir.
Les traitements actuels ont pour principal objectif de favoriser les processus naturels d’habituation. C’est le cas de la relaxation et des thérapies cognitives et comportementales. La place des traitements médicamenteux est limitée ; les médicaments utilisés sont souvent des antidépresseurs ou des anti-comitiaux, à des doses faibles, comme dans les douleurs neuropathiques. Ils ne sont dénués d’effets secondaires à type de somnolence.
De nombreuses nouvelles modalités prometteuses de prise en charge sont actuellement en voie d’expertise.
Le problème des acouphènes est donc encore complexe et insuffisamment résolu. Mais si on ne peut pas toujours les guérir, on peut toujours les soigner et en atténuer le retentissement. Ils peuvent être déclenchés ou plus souvent amplifiés par une anomalie de réponse de l’organisme aux agents stresseurs comme tout traumatisme physique ou psychique.
Il faut donc toujours tenir compte du contexte de leur survenue et envisager parfois des aides psychologiques adaptées.