Ce que présente votre fille, semble être, en effet, une allergie immédiate à la noix de cajou (qui fait partie des fruits à coques) de plus en plus répandue chez l’enfant. La rapidité d’apparition des symptômes oriente vers cette hypothèse diagnostique.
Il vous faut contacter un allergologue qui réalisera des tests, SURTOUT n’essayez pas de lui en redonner à la maison pour voir si c’est bien cela. Si, par contre, elle a mangé autre chose avant les noix de cajou, un autre aliment peut-être mis en cause. Notez bien ce qu’elle a ingéré, cela pourra vous être demandé par l’allergologue.
En attendant un rendez vous chez l’allergologue…
✚ Votre médecin généraliste vous prescrira une trousse d’urgence avec un antihistaminique et de la cortisone.
✚ Interdisez à votre fille toute consommation de cet aliment. Attention, la noix de cajou peut se trouver sous forme cachée dans les sauces pesto, par exemple. Il vous faut donc regarder à chaque fois les étiquetages de tous les plats préparés que vous achetez puisqu’il y a obligation de signaler la présence de noix de cajou dans les préparations culinaires.
✚ Expliquez bien à l’entourage ce que votre fille a présenté et précisez bien que s’il elle en remange, il y a un risque d’aggravation.
✚ Si vous-même, mangez des noix de cajou, n’embrassez pas votre fille car vous pourriez, par contact, en déposer une toute petite quantité qui pourrait déclencher des réactions chez elle.
✚ Prévenez aussi la nounou ou la garderie si votre fille y passe une partie de sa journée.
✚ Informez la cantine, le médecin scolaire et un Projet d’accueil Individualisé (PAI) doit-être rédigé à votre demande par le médecin. Il permet de donner les directives à respecter en cas d’ingestion accidentel à l’école, autorise la prise de médicaments dans l’établissement scolaire et met en place un régime adapté ou l’apport d’un panier repas préparé par la maman. Ce PAI est à adapter ensuite en fonction du bilan allergologique.
Les tests d’allergie en consultation
✚ Des tests cutanés peu douloureux sont effectués (Ils peuvent être réalisés depuis les premiers jours de vie contrairement aux idées reçues)
✚ Un bilan sanguin avec les dosages des anticorps IgE se révèle souvent utile.
✚ Un test de provocation orale uniquement en milieu hospitalier peut-être prévu en vue de connaître le seuil ou votre fille peut réagir. Certains centres d’allergologie proposent ensuite une induction de tolérance alimentaire permettant une amélioration de la qualité de vie.
Allergie ou une intolérance : comment savoir ?
Les aliments sont sensés apporter énergie, vitamines, minéraux, etc. Malheureusement, pour certains individus sensibilisés, un aliment peut devenir une véritable source d’ennui. On estime actuellement que l’allergie alimentaire touche 8% des enfants et 3,5% des adultes. Les manifestations cliniques sont variées, intéressant le plus souvent la peau et les muqueuses mais aussi le système digestif ou respiratoire.
Il faut savoir, par le biais de tests adaptés, faire la part des choses entre une vraie et une fausse allergie ou une intolérance alimentaire. Parfois confondues à tort entre elles, leur mécanisme respectif est différent. Ils impliquent chacun des risques et conséquences variables sur la santé.
Vraies ou fausses allergies : les différences
✚ Une « vraie allergie alimentaire » IgE-dépendante immédiate se déclenche très rapidement après l’ingestion de l’aliment (quelques minutes à 2 heures après l’ingestion). Elle s’exprime sous la forme d’urticaire, d’œdème, crise d’asthme, de trouble digestif à type de diarrhée avec parfois chez l’enfant une perte de poids ou une poussée d’eczéma atopique. Le risque majeur, parfois mortel, reste le choc anaphylactique.
✚ La « fausse allergie alimentaire » est plutôt liée à un mécanisme non immunologique. On pourrait la considérer comme un trop plein d’histamine dans l’organisme. Cliniquement, on peut observer une urticaire ou un œdème (plutôt 6 à 8 heures après la consommation d’aliments histamino libérateurs) avec un risque exceptionnel de choc dit anaphylactoïde (sans anticorps IgE).
✚ Les intolérances alimentaires n’ont rien à voir avec une allergie même si parfois, certains symptômes comme la diarrhée, pourraient le faire supposer. Une collaboration étroite entre le gastro-entérologue et l’allergologue permet souvent d’établir le diagnostic avec certitude.
✚ L’intolérance au gluten est responsable de la « maladie cœliaque ». Elle est à l’origine de troubles digestifs majeurs entrainant parfois une perte de poids conséquente. L’intolérance au lactose, à ne surtout pas confondre avec l’allergie vraie au lait de vache, correspond à un déficit enzymatique digestif en lactase qui normalement permet de scinder le lactose en deux sucres digestifs : le glucose et le galactose facilement assimilables par l’intestin. Ce déficit entraine alors l’apparition, après l’ingestion de lait, de diarrhées et ballonnements abdominaux.
✚ Infos utiles :
www.cicbaa.com/pages_fr/regimes/index.html
www.allergies.afpral.fr
www.lequotidiendumedecin.fr/videos/cap-allergies