Avoir de l’arthrose a 35 ans n’est pas anormal. L’augmentation de la fréquence de l’arthrose est liée avec l’avancée en âge mais selon la Société française de rhumatologie, 3% des moins de 45 ans seraient atteints d’arthrose. Selon une enquête nationale de l’Aflar (l’association française de lutte anti-rhumatismale), ces chiffres peuvent aller jusqu’à 35% concernant cette même population. Notez que l’arthrose n’est pas un mécanisme normal de vieillissement. C’est une maladie du cartilage dont la définition est radiographique.
L’arthrose va-t’elle s’aggraver inéluctablement ?
Les lésions constituées du cartilage n’ont pas tendance à régresser spontanément, mais l’évolution ne se fait pas sur un mode continu. Différentes phases vont se succéder chez une même personne. Il est important de savoir les reconnaître, car l’attitude à adopter pour chacune d’entre elle est différente. L’évolution de l’arthrose va se dérouler sur 10 à 20 ans.
On distingue une phase chronique, où la gêne quotidienne est variable, mais la douleur est, en règle générale, modérée, majorée en fin de journée. C’est dans ces moments qu’il faut veiller à conserver une activité physique régulière.
Cette période « quiescente » va être émaillée de crises douloureuses. Il s’agit de poussées congestives au cours desquelles les phénomènes inflammatoires au niveau de l’articulation vont être importants. Ces poussées se caractérisent par une douleur vive, survenant dès le matin. La douleur peut également être présente la nuit. L’articulation atteinte est parfois gonflée. Il s’agit de périodes au cours desquelles il est possible, mais non certain, que le cartilage s’abîme. Il est donc recommandé pendant ces crises de laisser l’articulation au repos.
La périodicité de ces crises est imprévisible. Toutefois, on distingue trois modes généraux d’évolution pour l’arthrose :
✚ l’arthrose destructrice rapide : c’est la forme la plus rare, qui se traduit par une aggravation continue sur 1 à 2 ans. Elle affecte en général la hanche.
✚ l’arthrose évoluant par poussées où les deux phases décrites précédemment vont se succéder. C’est un des modes courants d’évolution.
✚ l’arthrose lente et progressive où la dégradation du cartilage se poursuit sur des dizaines d’années de façon.
L’arthrose : la faute aux hormones ?
La question n’est pas résolue pour l’instant. Les études épidémiologiques montrent que la fréquence de l’arthrose est plus élevée chez l’homme que chez la femme, à âge égal, jusqu’à la cinquantaine. Au delà, c’est l’inverse. Or la grande différence entre les sexes à cet âge est la survenue de la ménopause chez la femme. Il est donc logique de penser que la privation d’hormones féminines favorise l’éclosion de l’arthrose.
De même, divers faits expérimentaux (in vitro) sont en faveur d’une action bénéfique des hormones féminines (surtout les œstrogènes) sur le fonctionnement des cellules du cartilage.
Il serait donc juste de penser que le traitement hormonal substitutif préconisé après la ménopause diminue le risque de survenue d’arthrose lente, mais ceci n’a jamais été démontré à ce jour.
Sources : www.rhumatologie.asso.fr
● Résultat de la première enquête nationale sur l’arthrose