Le mot colite comporte le suffixe « ite ». En terme médicaux, les maladies en « ite » sous-entendent inflammation ou infection. L’exemple le plus courant dans le domaine digestif est l’appendicite.
Il existe de nombreuses causes de colites digestives, aiguës ou chroniques. Une infection bactérienne, virale, parasitaire, ou bien une maladie inflammatoire digestive, telle la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique peuvent induire des colites. Dans ces situations, le médecin visualise des anomalies de la muqueuse intestinale lors de la coloscopie, telles du sang ou des ulcérations. Ces maladies bénéficient de traitements spécifiques et adaptés à la maladie causale.
Le terme colopathie fonctionnelle comporte 2 mots. Colo (colon)-pathie (maladie) veut tout simplement dire pathologie du colon (et non pas maladie). Quand au terme « fonctionnel », il est généralement utilisé par le corps médical pour parler de troubles sans maladie authentifiée. En effet, en cas de colopathie fonctionnelle, les symptômes ressemblent beaucoup à ceux des colites, mais la coloscopie ne montre jamais d’anomalie de la muqueuse du colon. Et, bien que douloureuse et prolongée, l’évolution n’est jamais grave. On ne connait pas à l’heure actuelle l’origine des colopathies fonctionnelles, les recherches s’intensifient, et l’on évoque soit une hypersensibilité viscérale, soit des troubles de la flore intestinale (le microbiote).
La colopathie fonctionnelle évolue généralement de manière chronique, et elle est souvent appelée à tort colite chronique. Les périodes d’exacerbations douloureuses, sont elles aussi, souvent désignées à tort sous le terme crises de colite.
Vous l’avez donc bien compris, colite et colopathie fonctionnelle ne sont pas les mêmes entités pathologiques. Ceci dit, votre question est pertinente, car les médecins comme les patients, utilisent souvent ce raccourci de parler de colite chronique et de crises de colopathie en cas de colopathie fonctionnelle.