La prolactine est une hormone secrétée par l’antéhypophyse de manière pulsatile et selon un rythme circadien (les valeurs diffèrent dans la journée).
Vous avez en effet un taux de prolactine légèrement augmenté, pour une normale inférieure à 15 ng/ml chez un homme adulte (à confronter aux valeurs normales de votre laboratoire).
La prise de neuroleptiques est l’une des principales étiologies des hyperprolactinémies iatrogènes (c’est-à-dire causée par un médicament). Ces molécules vont se fixer sur les récepteurs D2 à la dopamine induisant ainsi indirectement une augmentation de la prolactine. La fixation à ces récepteurs n’est pas définitive. Une hyperprolactinémie induite par la prise d’antipsychotiques va disparaître après l’arrêt du traitement (de 3 semaines à 6 mois en fonction des thérapeutiques). Ainsi, il est peu probable que cette discrète hyperprolactinémie soit due à vos traitements antérieurs.
Les deux principaux problèmes d’interprétation de ce type de dosage résultent en la maitrise de la phase pré analytique, c’est-à-dire « avant le prélèvement », et la technique de dosage. Cette hormone présente une libération cyclique dans la journée et pulsatile, mais sa sécrétion est aussi induite par tout stress.
Ainsi, je vous conseille de réitérer ce dosage à heure fixe (le mieux est 9 heures) après un repos. La pose d’un cathéter est parfois nécessaire. En différant le premier prélèvement de 20 minutes et en effectuant un pool de 2 à 3 prises de sang sur le cathéter, les augmentations dues au stress ou à l’aspect pulsatile sont réduites.
La question primordiale devant un dosage de prolactine est : présentez-vous des signes cliniques ? (gynécomasties, troubles érectiles ou sexuels, baisse de la libido, …)
Dans tous les cas, un nouveau dosage est impératif. Votre biologiste peut être amené à faire réaliser ce dosage par un confrère afin d’utiliser une autre technique analytique.
Le dosage des dérivés dopaminergiques n’a pas d’intérêt dans votre situation et n’apportera aucun élément supplémentaire. Comme dans toutes les pathologies, la mise en évidence et la compréhension de l’étiologie est primordiale. Les traitements proposés en dépendent.
Je vous conseille de prendre contact avec votre médecin afin de faire le point avec lui. Il vous proposera vraisemblablement un contrôle et fera l’état de vos différentes prises médicamenteuses (d’autres médicaments sont susceptibles de faire varier la prolactine).
Enfin, dans le cas d’une hyperprolactinémie confirmée, votre médecin pourra vous prescrire les examens complémentaires adéquats voire vous orienter vers un endocrinologue.