Le début de ma réponse pourrait être une question : quel est l’aspect normal des petites lèvres ? Il est important au préalable de comprendre pourquoi une femme ressent une impression d’hypertrophie des petites lèvres : est-ce une gêne fonctionnelle ou esthétique ? L’anatomie vulvopérinéale ne peut être réduite à un « standard », de la même façon qu’il n’existe pas de poitrine de taille idéale et universelle.
Il existe, en effet, différentes techniques chirurgicales décrites de plasties de réduction (nymphoplastie) et il faut savoir respecter les indications afin d’obtenir un bon résultat à la fois esthétique et fonctionnel.
L’esthétique est une notion très subjective et un bon médecin ne sera pas uniquement chirurgien mais également psychologue en cherchant à comprendre les motivations de sa patiente. L’épilation intégrale, actuellement très à la mode, à la cire ou définitive, peut donner cette impression de lèvres trop importantes par le simple fait que les poils ne cachent plus la vulve.
Les actrices des films pornographiques, de plus en plus regardés par les jeunes filles, sont choisies pour leur aspect juvénile donnant l’image d’un idéal qui ne reflète pas la réalité.
Le temps de la réflexion
Il est également important de savoir attendre la fin de la puberté afin de prendre en charge ce type de demande qui peut évoluer au cours du temps et en acceptant que son corps devienne celui d’une femme. Un bon médecin saura donc parfois refuser d’opérer une patiente ou se donner le temps de la réflexion.
Il peut s’agir d’une gêne esthétique portant atteinte à l’image que l’on peut avoir de son corps mais également fonctionnelle lors des rapports sexuels, de la pratique du sport, du port de certains vêtements. Certaines patientes présentent d’ailleurs une asymétrie des petites lèvres qui peut nécessiter une prise en charge. Il est donc difficile de définir une « norme », mais des petites lèvres de 4-5 cm sont tout à fait normales et ne doivent, en théorie, pas être responsables de désagrément local fonctionnel.
Différentes techniques chirurgicales
Les différentes techniques chirurgicales doivent permettre d’obtenir l’aspect le plus habituel possible tout en prenant en considération les risques de cicatrisation douloureuse.
La technique la plus simple et la moins risquée consiste en une simple résection d’une partie de la petite lèvre. Des techniques plus complexes utilisent une plastie avec réalisation d’un lambeau aux dépens d’une partie de la petite lèvre en fonction de l’anatomie de chaque patiente.
Vous devez être informée que cette chirurgie n’est pas anodine et doit être réalisée par un spécialiste qui a une expertise en chirurgie vulvaire.
Complications potentielles
La réalisation d’une nymphoplastie nécessite des soins locaux post-opératoires méticuleux en raison des complications potentielles liées à la cicatrisation dans un milieu exposé à la chaleur, l’humidité, une flore microbienne, des frottements… Il existe des risques d’hématome, de désunion de suture dans environ 7% des cas et de douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunies) dans 1% des cas.
✚ En pratique : Il convient donc de consulter des chirurgiens compétents dans ce domaine. Ils pourront ainsi vous examiner, vous informer et vous exposer la technique la mieux adaptée à votre situation afin de programmer, sans précipitation, une éventuelle intervention.