Le décès par allergie alimentaire est dû au choc anaphylactique non traité en urgence. Il s’agit d’une réaction allergique généralisée de l’organisme après l’ingestion d’un aliment à laquelle la personne est allergique. Cette ingestion peut être directe, par exemple, une cacahuète ou sous forme de traces cachées dans des plats préparés.
Si vos enfants n’ont aucun problème allergique actuellement et qu’il n’y a pas d’antécédent allergique dans la famille , aucune inquiétude à avoir.
Depuis quelques années, 14 allergènes alimentaires sont à étiquetage obligatoire. L’allergie est de mécanisme immédiat (réaction dans les quelques minutes à 2 à 3 heures après l’ingestion). Plus ce délai est court, plus la réaction est violente. On considère actuellement que l’allergie alimentaire est la première cause de choc anaphylactique chez l’enfant (arachide, fruits à coque, lait de vache, œufs, kiwi).
Les 4 stades de gravité
✚ Stade I : urticaire géante et/ou œdème.
✚ Stade II : une baisse de la tension et une accélération du rythme cardiaque, une toux et une gêne respiratoire (crise d’asthme).
✚ Stade III : atteinte multi-viscérale sévère avec possible malaise et perte de connaissance , des troubles du rythme cardiaque et une crise d’asthme.
✚ Stade IV : arrêt cardio-respiratoire et décès.
Ces signes pouvant être également accompagnés de troubles digestifs avec des douleurs abdominales persistantes et des vomissements.
Les signaux d’alerte
• La voix change.
• Difficulté à parler.
• La personne respire mal, siffle, tousse.
• Douleurs intenses au ventre et vomissements.
• Grattage au niveau des mains, des pieds, de la tête.
• La personne se sent mal ou bizarre – malaise.
Traitement d’urgence
Le traitement d’urgence du choc anaphylactique est l’adrénaline injectée en Intra-musculaire. Actuellement, en France, trois stylos auto-injectables sont disponibles : l’ANAPEN, le JEXT et l’EPIPEN. Leur dosage est adapté en fonction de l’âge. Il ne faut jamais hésiter à injecter l’adrénaline chez l’enfant qui présente une allergie alimentaire dès que les circonstances décrites (ci-dessus) par la société Française d’allergologie sont observées.
Son efficacité est visible dans les 10 minutes qui suivent et si cela n’est pas le cas, il faut renouveler l’injection. La crainte d’effets secondaires de l’adrénaline ne doit pas être un frein à l’injection. L’ADRENALINE SAUVE LA VIE en cas de choc anaphylactique. Parallèlement, il faut appeler le service des urgences (composez le 15) et un traitement secondaire sera administré avec un bronchodilatateur, de la cortisone, de l’oxygène. La récidive est possible et nécessite souvent une surveillance hospitalière d’au moins six heures après la dernière injection d’adrénaline. La prescription d’un traitement après l’hospitalisation est nécessaire avec de la cortisone, un antihistaminique et surtout un nouveau kit de stylo auto-injecteur en vérifiant bien que l’on en connaît le mode d’utilisation. Si l’allergie était inconnue jusqu’alors, un bilan allergologique est nécessaire mais ne peut être réalisé que 4 à 6 semaines après le choc.
Un tiers des chocs a lieu à l’école
Une publication de 2012 de l’Académie Européenne d’Allergie et Immunologie Clinique montre “qu’actuellement, un tiers des chocs anaphylactiques de l’enfant se produit pour la première fois à l’école et que le nombre d’hospitalisations pour réaction sévère a été mulptiplié par sept ces dix dernières années ».
« Malheureusement le personnel scolaire et les agents de cantine ne sont pas formés à la reconnaissance des symptômes et à l’administration de l’adrénaline” peut-on lire également dans cette publication. Si l’avancée obtenue par la rédaction du PAI (Projet d’accueil individualisé) depuis 1993 a permis l’introduction des médicaments à l’école et la mise en place de régime, une étude réalisée en 2013 par une équipe d’allergologues français pointe du doigt le problème de la disparité d’application des textes selon la grandeur des localités. Cette étude signale en effet “qu’il n’existe, actuellement, aucune politique nationale, ni disposition légale imposant aux municipalités d’homogénéiser leur prise en charge vis à vis des allergies alimentaires en milieu scolaire”.
Ce problème est également soulevé par le réseau d’allergo-vigilance français et par l’association AFPRAL.
Références : lesallergies.fr, allergies.afpral.fr, allergyvigilance.org, lequotidiendumedecin.fr
Sources et publications
➜ Allergies alimentaires, quelle prise en charge en restauration scolaire ? (publié en 2013)
➜ Prise en charge des urgences en allergologie pédiatrique (publié en 2013)