L’ostéopathie biomécanique est l’une des sources majeures de l’ostéopathie. Il en existe plusieurs courants, reconnus par l’Organisation Mondiale de la Santé, et qui influencent la vision de l’ostéopathe praticien.
D’après la légende, l’ostéopathie est née en 1874 lorsque Andrew Taylor Still, médecin et prêcheur méthodiste américain, se rendait compte fortuitement qu’une médecine mécanicienne, basée sur des principes manipulatoires et non biochimiques (rappelons qu’à cette époque, le paradigme biologique de Louis Pasteur et de Claude Bernard s’impose à la communauté médicale), permettait dans certaines conditions d’obtenir des résultats cliniques satisfaisants, voire nettement meilleurs qu’un traitement médicamenteux.
Logiquement influencé par ses connaissances en mécanique et en hydraulique, et enrichi de ses expériences en anatomie et en chirurgie lors de la guerre de sécession, il a mis en pratique une véritable démarche d’ingénieur du corps humain qui lui a permis de redécouvrir les techniques ancestrales de thérapie manuelle appliquées aux systèmes locomoteur et viscéral depuis l’antiquité.
Avec le savoir de l’époque, A.T. Still a créé la première école d’ostéopathie en 1892.
120 années se sont écoulées depuis, et force est de constater que, malheureusement, l’ostéopathie n’a connu pratiquement aucune progression ni dans sa formation, ni dans son efficacité clinique, encore moins en ce qui concerne la compréhension des mécanismes propres aux affections susceptibles d’entrer dans son champ d’action. À certains égards, on peut même regretter qu’elle ait régressé puisque de plus en plus de praticiens, aveuglés par le concept séduisant mais irrationnel de « prise en charge globale » du patient, revendiquent l’ostéopathie comme une « médecine douce » ou une « pratique de bien être », intégrant des conceptions et des solutions tantôt posturales ou mécaniques, tantôt diététiques ou psychologiques, voire énergétiques ou électromagnétiques. Au final, la majorité des ostéopathes diplômés actuellement en France ne pratique plus de manipulations, contrevenant ainsi aux recommandations dictées dans la littérature scientifique et médicale, qui attestent de l’efficacité de tels actes sur des affections connues et incapacitantes telle que l’ensemble des Troubles Musculo-Squelettiques.
Label OSTEO revendique le titre d’ostéopathe biomécanicien pour s’opposer à cette dérive d’une ostéopathie molle, inutile et inefficace, pour le moins ambiguë quant à ses modes d’actions et aux conséquences de ses actes. Les études cliniques le prouvent : le plus efficace dans la prise en charge d’une pathologie fonctionnelle est de manipuler là où se trouve la douleur, sans avoir à chercher des dysfonctions virtuelles aux quatre coins de l’organisme pour résoudre un hypothétique processus délétère.
Pour autant, si l’approche analytique à outrance, comme le monde médical sait le faire, répondait aux attentes des patients, nous le saurions ! Les TMS n’auraient pas pris l’ampleur qui les caractérise aujourd’hui dans le monde de l’entreprise, le mal de dos, les maux de têtes chroniques et la colopathie fonctionnelle ne généreraient pas autant de dépenses de santé, le torticolis et la plagiocéphalie du nourrisson n’auraient pas une telle prévalence en maternité…
S’appuyant sur un concept validé en 2000 par l’Agence Nationale de Valorisation de la Recherche, et faisant l’objet de nombreux programmes de Recherche et Développement, les ostéopathes biomécaniciens préfèrent parler de « prise en charge paramétrée ».
Ils peuvent ainsi caractériser le patient et son affection selon des variables logiques et cohérentes, et adapter un traitement mécanique en fonction de son âge, de ses caractéristiques morphologiques et biologiques, de ses activités, de son niveau de douleur et d’impotence, etc. L’expertise ainsi développée est, d’une part, le seul moyen d’intégrer l’ostéopathie au réseau de santé et au parcours de soins ; d’autre part, elle sert de point d’appui à la mise en œuvre d’un traitement dont la valeur ajoutée est à la fois simple et unique : la déformation d’une interface par des manipulations, des mobilisations ou des manœuvres ayant un effet antalgique, myorelaxant, voire neuro-vasculaire dans certains cas, et permettant la récupération d’une mobilité articulaire ou viscérale.
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